jeudi 13 octobre 2011

Un monstre à Paris


     Dans le Paris de 1910, il y a la Seine qui déborde et la Tour Eiffel qui a les pieds dans l’eau, il y a aussi un jeune homme timide, Émile, et son ami fanfaron, Raoul, qui se retrouvent par hasard dans le grand laboratoire du jardin des Plantes. En manipulant des fioles, ils créent une puce géante et mélomane. Le préfet de police profite de la présence de ce monstre dans la ville pour changer les idées des Parisiens et éviter qu’ils ne pensent trop à la crue du fleuve. Il espère pouvoir se faire élire maire de Paris s’il parvient à capturer la bête. Ce qu’il ignore, c’est que le monstre a été pris sous l’aile de Lucille, la jolie chanteuse du célèbre cabaret de Montmartre, L’Oiseau Rare. Lucille, d’abord effrayée par l’apparence puis séduite par la voix de la créature, lui donne un prénom, Francoeur, l’aide à se travestir pour ne plus effrayer les gens et l’intègre même dans son numéro de chant.
  Dans les très beaux et délicats dessins qui forment le décor du film, on assiste à une chasse au monstre qui nous emmène de Montmartre à la Tour Eiffel, en passant par le Pont des Arts et le jardin des Plantes. Sous la nuit, sous la pluie, Paris est belle, et le charme désuet de la ville au début du siècle opère. Les premières automobiles, les premiers cinémas, l’ambiance du cabaret, la cour gentiment doucereuse que fait le préfet à la belle Lucille, tout est dessiné justement et apporte au film un petit supplément d’âme. Les dessins animés mettent souvent en scène des bêtes personnifiées et Un monstre à Paris ne déroge pas à la règle mais du côté de l’intrigue, il innove en proposant un récit entre Jules Verne et Mary Shelley, plein de péripéties et de rebondissements qui s’enchainent sans un seul temps mort. Ce rythme soutenu n’empêche cependant pas au film de composer des personnages secondaires bien construits et de laisser ça et là des clins d’oeil à de belles références (King Kong, Le Fantôme de l’opéra) qui feront sourire les plus grands.
  Porté par les voix de Gad Elmaleh, François Cluzet, Ludivine Sagnier, mais surtout celles de Vanessa Paradis et de Mathieu Chédid, le film propose une bande-orginale de toute beauté et un morceau phare, évidemment intitulé La seine. Un monstre à Paris est un joli film d’animation sur l’acceptation de la différence, sur l’amitié et sur la solidarité. Autant de raisons, à l’heure actuelle, pour le montrer aux enfants qui, entre 6 et 12 ans, l’adoreront certainement.



Un monstre à Paris de Éric Bergeron
Durée : 01h22
Sortie le 12 octobre 2011

3 commentaires:

  1. Un joli film d'animation plein de charme qui a plu à tout le monde chez moi, pas toujours facile entre un garçon de 9 ans et une fille de 6 et ...moi!
    La Bo tourne en boucle depuis chez nous...

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  2. Je confirme. Je connais une enfant de 8 ans et sa maman qui ont adoré. La musique passe en boucle ici !

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  3. J'y suis allée sans vraiment savoir de quoi il retournait, avec mes filles. Et c'est vrai, j'ai été conquise par le charme désuet , la poésie qui se détache des animations à gros sabots (et gros budget) qu'on nous sert à la pelle désormais. J'ai trouvé le rythme justement à rebours de ces productions : des rebondissements certes mais une certaine langueur , pas d'hystérie (la Seine se la coule douce ...!). Cependant, je regrette l'animation (ou l'esthétisme ) des personnages qui paraissent plastifiés, terriblement lisses surtout dans le décor chatoyant du Paris des Lumière.

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