Sur l’affiche du film, il y a deux couples enlacés, deux couples au lit, un qui semble se sourire, une femme seule. Derrière eux, des cercles de couleur pastel leur donnent à tous bonne mine. On reconnaît instantanément Julie Depardieu, Frédérique Bel, François Cluzet, Ariane Ascaride, Gaspard Ulliel, Judith Godrèche : la fine fleur du cinéma français, mise en scène et dans des lits par Emmanuel Mouret, c’est alléchant. Le titre s’étale en rouge en bas de l’affiche. L’art d’aimer, on pense à Ovide et ça ne manque pas, le film nous présente de charmantes saynètes sur l’amour et le désir qui rappellent les petits épisodes de comédie enchâssés dans le manuel de séduction du poète latin. Emmanuel Mouret se saisit de la forme utilisée par Ovide mais varie évidemment sur le fond, en mettant en scène des situations résolument contemporaines. Porté par un narrateur omniscient (la voix de Philippe Torreton, parfaite), et guidé par les maximes qui ouvrent chaque saynète en leur donnant un éclairage ironique, sombre ou cocasse, on se laisse facilement emmener dans cette ronde de récits amoureux. Dans de très beaux décors léchés, les histoires de sept couples se croisent et se recroisent au son de morceaux classiques soigneusement choisis. Pour tous, il s’agit du moment où la question de l’infidélité se pose : faut-il y succomber, et si oui, comment ?
Mouret privilégie les longs plans-séquences et donne ainsi l’impression d’une vraie fluidité entre ses acteurs, le film coule sans accroc malgré les coupures formées par les intertitres. L’art d’aimer tient plutôt du gentil marivaudage que du vrai libertinage, les couples ne font pas de folies et la séduction se joue de manière galante, précieuse et un peu superficielle. C’est un film délicat et assez parisien, loin du vaudeville, devant lequel on rit et on s’interroge. On est au spectacle et c’est, somme toute, très agréable.
Mouret privilégie les longs plans-séquences et donne ainsi l’impression d’une vraie fluidité entre ses acteurs, le film coule sans accroc malgré les coupures formées par les intertitres. L’art d’aimer tient plutôt du gentil marivaudage que du vrai libertinage, les couples ne font pas de folies et la séduction se joue de manière galante, précieuse et un peu superficielle. C’est un film délicat et assez parisien, loin du vaudeville, devant lequel on rit et on s’interroge. On est au spectacle et c’est, somme toute, très agréable.
L'art d'aimer de Emmanuel Mouret
Durée : 01h25
Sortie le 23 novembre 2011